30 Octobre 2017
Parce qu'en ce début de novembre, nous allons fêter la Toussaint, j'avais envie de partager avec vous deux sites qui m'intriguent. Deux cimetières du Tarn assez mystérieux pour m'intéresser et pour avoir envie, d'en tous les sens du terme, de creuser pour en savoir d'avantage.
Tout d'abord, j'ai envie de remettre les choses à leur place, et re-préciser ce qu'est la Toussaint.
C'est en effet le 2 novembre que l'on célèbre les défunts tandis que la veille, on fête tous les saints.
La Toussaint est apparue après les persécutions. A Rome, elle devait exister dès le 5ème siècle. On a d'abord fait une célébration de tous les martyrs qui s'est étendue plus tard à tous les saints. En 835, Grégoire IV ordonna que cette fête soit célébrée dans le monde entier. C'est seulement au 20ème siècle que Pie X l'insère dans la liste des huit fêtes, avec obligation d'entendre la messe. La fête de tous les saints devient une fête chômée.
Toussaint - Fra Angelico - Retable de l’église du couvent saint Marc à Florence, 1423-24, National Gallery,Londres
En 998, le monastère bénédictin de Cluny instaura la commémoration de tous les frères défunts, le 2 novembre.
Au 13ème siècle, Rome inscrivit ce jour de commémoration sur le calendrier de l'Église universelle.
Cette même date fut maintenue, ainsi tous les membres défunts de la communion des saints pouvaient être rappelés en des jours successifs : les saints parvenus à la gloire du ciel le 1er novembre, et les autres le 2.
Pour beaucoup de monde, c'est le jour où il faut aller fleurir les tombes de nos chers disparus de pots de chrysanthèmes, qui au Japon symbolise en plus de l'Empereur, l'Amour éternel.
Ce n'est qu'à l'entre-deux guerre, en 1919, que les familles françaises commencèrent à fleurir les tombes des soldats tombés au front pour le 11 novembre. Très vite, la date du 11 novembre glissa pour le 2 novembre.
C'est dans ce contexte que m'est venue l'envie de partager avec vous, deux lieux énigmatiques et plein d'énergies, les sarcophages de la montagne sacrée de Sainte Juliane à Roquecourbe et la tombe de Béatrice dans le cimetière de l'église Notre Dame de Ruffis à Montredon-Labéssonnié.
Voici mon petit reportage sur les deux sépulcres, ceux de Ste Juliane, et celui de ND de Ruffis
J'avais déjà entendu parler du site de Sainte Juliane, la "Sacradelle" (terre sacrée). J'ai lu beaucoup de chose assez contradictoires. Ce qui est compliqué pour les archéologues, les historiens et autres chercheurs parfois trop cartésiens, c'est que ce site est une véritable petite encyclopédie sur un lieu de culte à la fois, celte, catholique, cathare et protestant. Toutes les couches y sont stratifiées selon les périodes d'occupation du sanctuaire.
Déjà, le mot JULIANE est formé du préfixe nordique "Yull" qui veut dire : "renaissance de la lumière" et du suffixe "Ane", mère de tous les dieux pour les Celtes et mère de la Vierge Marie pour les chrétiens.
L'église très certainement construite à l'emplacement d'un lieu de culte celte fut christianisée et dédicacée à sainte Julienne de Nicomedie, vierge martyre du 4ème siècle à Nicomédie, en Bithynie (Asie Mineure). Détruite en 1210 par Guy de Montfort (frère de Simon), elle fut reconstruite vers 1231 - 1233 par Durand de Beaucaire, évêque d'Albi.
Dans ce qui fut le chœur de l'église, sarcophage de Béatrice Trencavel, épouse de Raimond VI comte de Toulouse
Mais ce qui est le plus fascinant, reste les 10 sarcophages (10, comme les cuves...).
Ils sont tous regroupés à l'Ouest, à l'extérieur de l'église.
Les différentes fouilles menées entre 1952 et 1976, permirent de découvrir des squelettes de femmes. Une avait son enfant contre elle.
Ces sarcophages furent construits à plusieurs époques jusqu'au 13ème siècle
Ce qui est mystérieux, c'est que toutes ces femmes avaient les bras le long du corps et non en croix sur la poitrine. Aucun ornement, aucun bijou...
C'était sûrement des religieuses, mais étaient-elles catholiques ? cathares ? Là est également le mystère...
Ce qui est fou également, c'est que bien avant les fouilles, en 1933, un radiesthésiste avait affirmé que sa baguette détectait des ossements humains, on l'avait alors prit pour un hurluberlu...
Autre lieu très symbolique, le cimetière de l'adorable église Notre Dame de Ruffis.
Située à quelques kilomètres de Montredon-Labéssonnié, cette jolie église, magnifiquement restaurée et très bien entretenue par les bénévoles de l'association locale, est bien singulière.
Vestige d'une tour du château médiéval, le clocher fût également le presbytère où vivait le curé de l'église
Cette petite église de facture très simple, presque néo-romane, dédiée à Notre Dame est un véritable havre de paix.
Il fait vraiment bon s'arrêter quelques instants à l'intérieur de cette église
Ce qui m'a amené dans ce lieu, est le récit que j'avait lu sur la découverte du corps d'une jeune fille au 19ème siècle.
Née au Mas Viel aux alentours de 1660, elle mourut vers 1680 à 20 ans, après avoir beaucoup souffert par sa famille.
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En 1895 on voulut enterrer un jeune homme du coin et lorsqu’on creusa sa future tombe, les hommes qui creusaient découvrirent un cercueil. Intrigués, ils l’ouvrirent et découvrirent le corps intact d’une jeune fille habillée d’une robe blanche.
Le curé Landes déclara que lorsqu'une personne était exhumée après tant d’années et retrouvée dans cet état de conservation, elle était considérée comme « Sainte »
Voici la tombe toujours fleurie de la jeune Béatrice
Ces corps non corrompus malgré le temps me fascinent.
En regardant sur un des sites internet dédiés au site de Ruffis, là aussi, on lit que des personnes seraient entrées en contact avec la jeune fille qui se serait manifestée sur des photos...
Personnellement, j'ai vraiment ressenti un réel bien-être près de cette tombe. Il faisait beau, une superbe lumière irradiait à travers les feuillages et j'ai oublié le temps...
Peut-être était-ce là le petit miracle du jour...
Si vous avez aimé ce reportage, je vous invite à vous plonger dans la suite de celui-ci et de me suivre dans deux nouveaux cimetières tarnais bien particuliers...
Cimetières mystérieux et tombes remarquables du Tarn - www.dedans-dehors.com
Ils intriguent, fascinent ou font peur, les cimetières ne laissent personne indifférent. Certains sont même beaux dans leur genre et peuvent faire naître des sentiments toujours un peu tristes ...
http://www.dedans-dehors.com/2018/10/cimetieres-remarquables-et-mysterieux-du-tarn.html
A chaque saint, sa chandelle.
Passionné par le patrimoine, l'Histoire et surtout les personnes qui en font parti, mon grand plaisir c'est découvrir encore et encore et partager mes découvertes....
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